Le film de fiction « Corazon Azul », récemment présenté au festival Cinélatino de Toulouse, imagine une alternative surprenante à l'histoire récente de l'île.
Ce film du réalisateur Miguel Coyula, qui s’ouvre par un discours du principal dirigeant de la Révolution cubaine de 1959, Fidel Castro, a demandé dix ans de travail pour sa réalisation, avec notamment des séances de tournage clandestines à Cuba.
Le film combine science fiction, dessins animés style manga, dessinés par Coyula lui-même, fragments de faux journaux télévisés faisant allusion à des chaînes internationales très connues, pages internet inventées, comme les fake news que l’on peut trouver en ligne…
“Pendant mon enfance, à Cuba, on nous parlait tout le temps de la justice sociale”, explique le réalisateur. Devenu adolescent, il ne retrouve pas la moindre trace de cette justice sociale dans la réalité et devient “très critique, d’abord à l’égard de la société cubaine, puis d’autres sociétés dans le monde”.
Dans son film, “les personnages ont un point de vue anarchiste”, selon lui.
Le tournage commence en 2011, avec des images de manifestations aux Etats-Unis du mouvement “Occupy Wall Street”, qui a dénoncé pendant plusieurs mois les abus du capitalisme.
A Cuba, Miguel Coyula doit filmer “de façon totalement clandestine. Quand nos étions dehors, nous ne pouvions pas rester plus de 15 minutes. Alors tout prenait du retard”, raconte-t-il.
Le réalisateur a financé lui-même le début du tournage. Quand il n’avait plus d’argent, il a lancé une campagne de financement participatif, mais les 5 000 dollars collectés sont restés bloqués aux Etats-Unis à cause de l’embargo américain contre Cuba, en vigueur depuis 60 ans.
Cinélatino, l’un des principaux festivals de cinéma d’Amérique latine en Europe, a présenté du 25 mars au 3 avril à Toulouse et dans sa région plus de 130 fictions ou documentaires.