affiche du spectacle de Fabrice Eboué « Adieu, hier »
L'affiche du spectacle de Fabrice Eboué « Adieu, hier »,

Fabrice Eboué politiquement incorrect “pour aider les gens à souffler”

L'humoriste Fabrice Eboué règle ses comptes avec l'époque dans "Adieu Hier", son quatrième one man show.

Réseaux sociaux, féminisme… Après s’être attaqué aux vegans dans Barbaque, son dernier film devant et derrière la caméra, l’humoriste Fabrice Eboué règle ses comptes avec l’époque dans Adieu Hier, son quatrième one man show.

“Je m’attaque à l’hypocrisie ambiante. On est tombé dans la société du symbole pour servir telle ou telle cause, alors que les réels maux de la société ne sont jamais traités”, déplore auprès de l’AFP Fabrice Eboué, 44 ans.

Sur la scène du théâtre Déjazet, longtemps haut-lieu parisien des artistes libertaires et anarchistes, il déclenche les fous rires en s’attaquant notamment à certaines féministes, une de ses cibles favorites.

“Le féminisme extrême, débile et contre-productif, je n’en peux plus… “, assène-t-il. “Ce qui me fatigue, c’est tout ce militantisme exacerbé. Pas seulement le féminisme, mais aussi le véganisme. Ca part de bonnes intentions et ça devient des forces politiques et sociales qui tentent d’influer sur la société… “, dit celui qui avait reçu en 2014 la médaille d’argent du “macho de l’année” par le mouvement féministe Les Chiennes de garde.

Résolument adepte du politiquement incorrect, l’humoriste, qui a grandi en Normandie dans une famille franco-camerounaise avant d’être propulsé par le Jamel Comedy Club en 2006, surfe, toujours sur le fil du rasoir, entre humour décapant et ironie assumée et passe à la moulinette les grands sujets de société.

“Un comique doit être le reflet de la société qui malheureusement est de plus en plus violente. En abordant des sujets difficiles, j’aide un peu les gens à souffler…”, ajoute l’humoriste qui se targue d’avoir créé au collège “un front anti-fayot”.

Caustique, sans limite

“Mon personnage de scène est toujours un peu caricatural… Je ne défends pas que c’était mieux avant. Pour ceux qui, comme moi, ont grandi dans une époque pré-numérique, je me sens plus proche d’un homme de 90 ans en Ehpad, mort depuis deux ans, que d’un jeune de 20 ans… Je ne dis pas que l’époque est une période de cons: c’est juste un renouvellement perpétuel des choses et des générations… “, observe-t-il.

Dans son spectacle qui, après les dates parisiennes, partira en tournée, il règle ainsi leurs comptes aux réseaux sociaux “qui déshumanisent les relations” : “avant, le bistrot était le symbole de la convivialité, avec des échanges parfois virulents mais humains, les yeux dans les yeux”, affirme-t-il.

“L’humour est une arme et j’ai toujours été cinglant et caustique, sans limite. Je ne fais pas semblant, sur scène ou dans mes films… “, dit aussi ce grand admirateur de Jean Yanne. “C’est amusant de pousser loin le curseur !”, poursuit-il avant de finir par une anecdote sur… Emmanuel Macron.

“J’ai deux points communs avec (lui). On est nés en 1977 et on a fréquenté le même établissement scolaire, La Providence, à Amiens. On n’était pas dans la même classe : il avait un an d’avance et moi, un an de retard… C’est comme ça qu’il y en a un qui finit comique et l’autre président !”, raconte encore Fabrice Eboué.

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