Le Centre Pompidou à Paris
Le Centre Pompidou à Paris - Kamira / Shutterstock

Première grande rétrospective française consacrée à l’artiste argentin Leon Ferrari au Centre Pompidou

Le centre Pompidou à Paris consacre en ce moment l'artiste argentin iconoclaste Leon Ferrari (1920-2013), trublion de l'alliage entre politique et art engagé, considéré comme l'un des plus influents de sa génération en Amérique latine.

C’est son Christ crucifié entre les ailes d’un avion de combat américain, une sculpture de plus de deux mètres de hauteur et sans doute son œuvre la plus connue, qui accueille le visiteur.

L’exposition est intitulée “l’aimable cruauté”, en référence au nom que l’artiste a donné au mécanisme par lequel l’art banalise la violence, ce qu’il a toujours dénoncé.

Elle balaie toute sa carrière, depuis ses débuts d’autodidacte dans les années 50 au tout début des années 2000.

Intitulée La civilisation occidentale et chrétienne (1965), son Christ introduit le visiteur dans un univers composé de près de 150 oeuvres, dessins, collages et travaux sur l’écriture ressemblant à de la calligraphie, exposés jusqu’au 22 août.

Pour Leon Ferrari, l’art n’était “ni beauté, ni nouveauté, mais efficacité et désordre”.

Frappé par les violences de son temps, notamment celles de la guerre du Vietnam, il n’a cessé d’essayer de mettre en évidence ce qu’il appelait la “barbarie” du monde libéral occidental, tout en tenant le christianisme responsable des phénomènes contemporains de torture et d’exclusion.

Né à Buenos Aires en 1920, Leon Ferrari a pratiqué le dessin dès 1946. En 1952, installé avec sa famille en Italie, il a réalisé ses premières sculptures en céramique, exposées à Milan en 1955. De retour à Buenos Aires, il s’est tourné vers de nouveaux matériaux, le bois et le fil de fer, dont il a fait de fragiles et complexes édifices.

À partir de 1962, il a exploré l’aspect visuel du langage dans ce qu’il a appelé les “tableaux écrits”, puis s’est engagé dans un dialogue constant entre expérimentation formelle et radicalité politique avec ses sculptures, dont un autre exemplaire monumental, intitulé Champignon nucléaire, est présenté dans le cadre de l’exposition.

La disparition de son fils Ariel sous la dictature militaire en 1977, a marqué un tournant dans son œuvre, qui a cessé d’être revendicatrice pour devenir plus abstraite et tourmentée.

À la fin des années 1980, exilé au Brésil, il a poursuivi sa pratique de l’assemblage dans une série de collages iconoclastes réunissant des représentations bibliques issues de la tradition picturale occidentale et des images de violence.

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