Annette Messager, Tragédie-comédie, 2017. Filet, peluche, tissu, fil de fer
Annette Messager, Tragédie-comédie, 2017. Filet, peluche, tissu, fil de fer ; 192 × 285 × 15 cm. Courtesy de l’artiste et Marian Goodman Gallery. © Adagp, Paris, 2022

“Comme si”, l’exposition dédiée à Annette Messager s’ouvre au LaM

Une vaste exposition consacrée au travail de la plasticienne Annette Messager, "Comme si", s'ouvre mercredi au LaM de Villeneuve d'Ascq (Nord) avec plusieurs dessins et installations inédits où l'artiste brouille les frontières entre réalité et fiction.

Sur le mur qui ouvre l’exposition, organisée comme une “chorégraphie”, des mots écrits avec des filets noirs “tragédie-comédie”, “tentation” cohabitent avec “ghost” et “apparition”. La voix de l’artiste, née en 1943 à Berck-sur-Mer (Pas-de-Calais), répète en boucle “Comme si…”.

L’installation Daily, qui inaugure le parcours, fait basculer le spectateur dans un monde imaginaire, avec d’énormes objets du quotidien – cintre, ciseaux, peigne…– suspendus aux côtés de fragments de corps humains. “Le fantastique est dans le quotidien”, commente la commissaire de l’exposition, Marie-Amélie Senot, qui y voit aussi l’attachement “trop grand” à des objets “qui finissent par nous posséder”.

Plus loin, un espace “à l’aspect de cabinet de curiosité” recouvert d’un papier peint composé d’utérus multicolores créé à l’origine pour l’atelier Balthus en 2017, lors d’une exposition à la villa Médicis à Rome. Dans ce cabinet notamment, un abécédaire d’injures à destination de la gente masculine, “brute”, “débile”, “idiot”

Avec “Faire des Cartes de France” – œuvre emblématique de la collection du LaM – l’hexagone est représenté par des fragments de peluches d’enfants et des yeux d’animaux pour les grandes villes du pays. “Métaphore d’un pays pluriel et métissé”, l’installation a été complétée avec un grand dessin, “Ne me touchez pas”, évoquant l’épidémie de Covid 19 et les mesures de distanciation physique, et un teckel naturalisé doté d’un masque chirurgical.

Dans un autre espace dédié aux moyens de lutter contre la mort, une série de 77 dessins à l’acrylique positionnés en damier, “Tête à Tête”, réalisée après une intervention chirurgicale liée à un cancer du sein. Ici, l’artiste transforme crânes et squelettes : ils s’embrassent, s’accouplent, ils accouchent… comme un pied de nez à la mort.

Dans la dernière salle de l’exposition, visible jusqu’au 21 août, l’installation “La revanche des animaux”, montre une ville calcinée en carton et en mousse recouverte d’un papier noir mat, mais “avec de l’espoir” représenté “par ces têtes de peluches colorées qui dominent” la cité.

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