Poissons volants et chevaux à nageoires psychédéliques: une parade fantastique évoquant les liens entre l'Homme et le vivant a transformé le centre de Lille en ménagerie loufoque, à l'occasion samedi 14 mai du lancement du festival Lille 3000, sous le thème "Utopia".
Derrière un immense pantin de bois aux traits humains habilement animé, ont défilé des lapins d’Alice au pays des merveilles sur une musique electro, un dodo bedonnant, des hippocampes et toutes sortes de chimères. Ils étaient escortés par des centaines de musiciens et danseurs, et des centaines de milliers de spectateurs.
“C’était très créatif”, souligne Jacques, un retraité venu de la ville voisine de Lens, qui a “aimé voir les gens sourire et danser”.
“Même les ados ont lâché leurs portables et ont été émerveillés,”, souligne une maman dont les trois enfants de six à 12 ans plébiscitent le char crachant de la barbe à papa.
Comment imaginer le futur, dans une meilleure harmonie avec la nature ? Pendant quatre mois, “Utopia”, sixième édition de la saison culturelle triennale Lille 3000, imagine des réponses par le biais d’expositions, installations sur la voie publique ou spectacles vivants.
Depuis quelques jours, une sorte de méduse volante en dentelle et passementeries, œuvre de la portugaise Joana Vasconcelos, s’est installée dans la gare.
Des enfants elfiques vert pomme hauts de plusieurs mètres, imaginés par le sculpteur finlandais Kim Simonsson, veillent sur l’une des principales artères de la ville.
Un musée propose des effluves du “Jardin d’Eden”, un autre une “forêt fantastique” à l’occasion d’Utopia, programmée jusqu’au 2 octobre.
Lille 3000 “c’est un mix important entre (…) des oeuvres d’art contemporain et un aspect populaire”, a souligné Didier Fusillier, directeur artistique de la manifestation.
Lille 3000 vise à prolonger l’élan culturel insufflé en 2004 lorsque Lille a été capitale européenne de la Culture.
Depuis, tous les trois ans, Lille organise avec l’appui de nombreux mécènes un festival thématique, rassemblant de nombreux évènements, notamment d’art contemporain, dans les principales institutions de la ville, avec des échos au delà, sur la voie publique ou dans les écoles notamment.
L’édition 2022, qui comprend 145 créations et de multiples évènements à Lille et dans la région, représente 9 millions d’euros de budget sur trois ans, dont 37% de mécénat, a précisé M. Fusillier.