Beaune
Beaune - Alexander Demyanenko / Shutterstock

A Beaune, le Festival d’opéra baroque fête 40 ans d’esprit pionnier

Opéras ressuscités, jeunes talents propulsés, concerts sur instruments d'époque dans l'écrin magnifique des Hospices de Beaune (Côte d'Or) : le Festival international d'opéra baroque et romantique fête 40 ans d'un esprit pionnier à la redécouverte de la musique des 17e et 18e siècles.

“Il n’y avait pratiquement aucun endroit où l’on pouvait écouter de la musique ancienne” : au début des années 1980, le baroque n’était pas encore redevenu à la mode mais Anne Blanchard en avait déjà fait sa passion.

Mélomane autodidacte – “ma mère, qui jouait du piano, me faisait écouter du baroque à 9-10 ans” -, Anne Blanchard devient semi-amateur dans le monde du baroque, parallèlement à une carrière de professeur d’histoire: elle participe à de nombreux jurys et produit des émissions musicales sur France Culture. Mais à Beaune, “il manquait un événement musical”.

Elle fonde donc, en 1983, des “rencontres” du baroque. “Cela a tout de suite très bien marché”, dit l’actuelle directrice artistique.

Très vite, le festival devient une sorte de Mecque du genre. Avec 10 000 spectateurs chaque été, il est loin des quelque 80 000 du Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, mais un des rares entièrement consacrés au baroque (et au romantique depuis dix ans).

Le festival s’installe ainsi parmi les plus grands rendez-vous du genre, aux côtés d’Innsbruck en Autriche, de Bruges en Belgique, d’Ambronay en France…

Participant largement à la “révolution baroque” des années 1970, qui a fait redécouvrir cette musique de la période 1600-1750, Beaune a ressuscité des opéras oubliés de Lully, Rameau ou Haendel.

Grâce à “l’intuition” et au “nez” dont Mme Blanchard peut se prévaloir, il a aussi révélé de jeunes talents que les grandes scènes s’arrachent aujourd’hui. Les chefs français Stéphane Fuget, Jérémie Rhorer ou américain William Christie, le contreténor allemand Andreas Scholl: tous ces grands noms ont commencé à Beaune.

C’est pour le souligner que la 40e édition du festival (du 8 au 31 juillet) a été pensée autour d’oeuvres de ces artistes propulsés : Christie dirigera le Partenope de Haendel, Rhorer le Tancrède de Rossini, Fuget l’Orfeo de Monteverdi…

Le cadre somptueux des Hospices médiévaux de Beaune, ou de la basilique Notre-Dame, ajoutent au charme du festival mais le public est là “pour la musique”, assure Mme Blanchard. Et il est prêt à voyager : 30% vient de l’étranger, en particulier de Suisse, et 35% de l’extérieur de la région de Beaune, principalement de Paris.

“Vieillissant”, le public reste cependant “fidèle”, la billetterie couvrant la moitié environ du budget d’un festival tenu par seulement trois employés. “C’est un peu fatiguant”, ose Mme Blanchard, dorénavant retraitée et qui pense “sérieusement” à passer la main.

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