La façade du Musée Guimet, à Lyon
La façade du Musée Guimet, à Lyon - DR

Des dinosaures à l’art contemporain : après 15 ans, le musée Guimet rouvre à Lyon

Quinze ans après sa fermeture, l'ancien musée d'Histoire naturelles de Lyon, bâti en 1878 par le richissime collectionneur Émile Guimet, rouvre ses portes pour accueillir une vingtaine d'artistes invités par la biennale d'art contemporain de Lyon.

Sous la verrière de l’immense salle où se dressaient autrefois des squelettes de dinosaures et de brontosaures, l’artiste plasticien Ugo Schiavi a imaginé un centre de données composé d’arbustes et de câbles qui sera ouvert au public à partir du 14 septembre.

En souvenir du passé, son “système de mémoire greffée” comprend aussi un crâne de mammouth et différents fossiles prêtés par la faculté d’archéologie.

Dans le même esprit, le duo de commissaires en charge de la biennale 2022, l’Allemand Till Fellrath et le Libanais Sam Bardaouil, a choisi de conserver des fragments de carrelage et de fresque murale hérités de l’époque où le musée hébergeait les collections d’art asiatique d’Émile Guimet, avant leur transfert à Paris en 1889.

Le visiteur les découvrira entre une installation de l’artiste saoudien Mohammed Al Faraj, dans une ancienne salle de stockage et un film d’animation de la néerlandaise Puck Verkade, dans un passage décoré de frites géantes.

“La question c’est : que sera un musée, demain ?”, souligne Sam Bardaouil.

“Les musées qui recollent les traces du passé peuvent disparaître et mourir, ce lieu qui expliquait l’histoire du monde, la colonisation des continents a fermé : c’est l’idée même de cette biennale dédiée à la fragilité”, complète Till Fellrath.

Pour lui, investir un édifice emblématique de l’histoire locale est une “grande chance” mais c’est aussi un “choix stratégique” pour “créer de la curiosité, attirer de nouveaux publics, sortir d’une forme d’art réservée à un petit cercle”.

Le maire de Lyon Grégory Doucet (EELV) s’est félicité lors d’une visite sur place de la “renaissance” de l’ancien musée qu’il veut transformer en “lieu essentiellement consacré à la création”, avec, pour commencer, une série d’événements temporaires. Son devenir est en cours de réflexion et “un appel à manifestation d’intérêt va être publié”, a-t-il précisé à l’AFP.

La municipalité a contribué financièrement à la remise en état de l’imposant bâtiment, laissé à l’abandon depuis sa fermeture en 2007, pour rénover des salles désertes colonisées par les pigeons, ses peintures défraichies, ses vitrines poussiéreuses, ses planchers rongés par l’humidité.

L’édition 2022 de la Biennale d’art contemporain se tiendra jusqu’au 31 décembre prochain dans une douzaine de lieux, dont le musée archéologique, le musée de la Ville de Lyon, le grand jardin public de la Tête d’Or et la friche industrielle de l’ancienne usine d’électroménager Fagor-Brandt. Quelques 90 artistes ont été invités à présenter des œuvres sur le thème de la résistance et de la fragilité.

Plus d’infos ici. 

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