« Aftersun », de Charlotte Wells, Grand prix à Deauville
« Aftersun », de Charlotte Wells, Grand prix à Deauville - DR

Le poignant “Aftersun” rafle le Grand prix du festival de Deauville

Le grand prix du 48e festival du cinéma américain de Deauville a été attribué samedi 10 septembre à "Aftersun" de la réalisatrice Charlotte Wells, film poignant sur les relations d'un père en vacances avec sa fille de onze ans.

Ce long-métrage, qui succède au palmarès à Down with the King de Diego Ongaro, a reçu la plus haute distinction du festival.

Cette année, la sélection avait fait la part belle aux premiers films de réalisateurs pour la plupart méconnus du public, avec huit sur les treize en compétition.

Aftersun, dont la date de sortie sur les écrans en France n’est pas connue, est le premier long métrage de la réalisatrice Charlotte Wells, née en 1987 en Écosse et qui vit à New York. Dans un message vidéo diffusé dans la grande salle du festival, elle a fait part de son “immense honneur”.

Ce film, très personnel et émouvant, raconte à la fin des années 1990 les vacances estivales d’un Anglais, interprété par Paul Mescal (connu surtout dans la série Normal People), âgé d’une trentaine d’années, avec sa fille de onze ans (jouée par Frankie Corio) sur la côte turque.

Après des scènes de joies et de sourires, on perçoit par petites touches des zones de fêlure chez cet homme divorcé, un peu perdu, et qui capte avec son caméscope des moments de bonheur avec Sophie, pleine de vie.

“Par l’art de la mise en scène, la réalisatrice arrive à faire un miracle de chaque instant filmé”, s’est enthousiasmé auprès de l’AFP le président du jury Arnaud Desplechin.

Un film “impressionniste”

Le long-métrage traite aussi de façon subtile le passage de Sophie de la petite enfance à la pré-adolescence, en nouant des relations avec des adolescents dans le club de vacances et découvrant les premiers flirts. D’une manière fine et personnelle, Aftersun explore les thèmes du bonheur, des liens familiaux, de la paternité et du souvenir.

Yasmina Khadra, autre membre du jury, juge Aftersun “très émouvant, avec cette petite fille qui essaye de sauver son père, de lui prouver que la vie mérite d’être vécu. J’ai aimé ce rapport. D’un seul coup, c’est elle la maman de son propre père et elle essaye de l’enchanter”, a réagi l’écrivain.

Léa Drucker, également membre du jury, s’est dit “emportée” par ce film “impressionniste”. “Je me suis mise à pleurer tout de suite. On a l’impression qu’on est dans la mémoire de quelqu’un et c’est extrêmement subtil”, a confié l’actrice.

Le prix du jury a lui été décerné à deux films : War Pony, plongée dans le monde amérindien, de Gina Gammell et Riley Keough, et Palm Trees and Power Lines, film sur l’adolescence, de Jamie Dack.

Le jury de la critique, composé de cinq journalistes, a aussi décerné son prix à Aftersun, qui avait aussi remporté en mai le prix de la “French Touch” à Cannes.

Enfin, le prix du public, choisi par les festivaliers qui ont pu voter, est allé à Emily The Criminal, qui retrace le parcours d’une femme sombrant dans la criminalité en Californie.

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