La Techno Parade à Paris, en 2015 - Ian Easterbrook / Shutterstock
La Techno Parade à Paris, en 2015 - Ian Easterbrook / Shutterstock

La Techno Parade revient à Paris, Ukraine et revendications sur les platines

Après deux ans d'absence pour crise sanitaire, la Techno Parade, vitrine festive et revendicative des musiques électroniques, fait son retour samedi à Paris avec la DJ ukrainienne Xenia en invitée d'honneur.

De Denfert-Rochereau à Nation, en passant par Bastille, le parcours s’étend sur 6,5 km, l’un des plus longs depuis sa création en 1998. La dernière édition en date, en 2019 – dédiée à Steve Maia Caniço, mort noyé pendant la Fête de la musique à Nantes après une intervention policière controversée – avait réuni 300 000 personnes du Louvre à la Place d’Italie.

Pour ces retrouvailles avec les “teufeurs” et le bitume parisien, la 24e Techno Parade lance un appel “à faire la fête ensemble”, pour une meilleure reconnaissance des musiques électroniques.

“On est aussi excités que nos fans ! Après deux d’absence, on ressent tous l’envie de faire la fête dans une énergie très positive”, confie à l’AFP Tommy Vaudecrane, président de Technopol. Cette association de défense des cultures électroniques a créé la Techno Parade avec le soutien de l’ancien ministre de la Culture Jack Lang, sur le modèle de la “Love Parade” de Berlin.

“L’un des trois parcours avec deux kilomètres de plus que nous avons proposés, a été rapidement accepté par la Préfecture de Police. On est vraiment ravis de revenir dans le centre de la capitale”, ajoute le responsable.

Vers 13 heures, samedi, ce joyeux serpentin composé de onze chars et de leurs “sound-systems” quittera dans un déluge de décibels la place Denfert-Rochereau. Direction boulevard Saint-Michel, boulevard Saint-Germain, le pont de Sully, le boulevard Henri IV, la place de la Bastille, la rue de Lyon pour arriver place de la Nation en fin d’après-midi. La fête se prolongera avec l’after-party officielle au Périphérique, un des lieux de création du Parc de la Villette.

“Ressentir physiquement la techno”

Le char de l’Institut du Monde Arabe, pavoisé aux couleurs de “Habibi, les révolutions de l’amour”, sa prochaine grande exposition sur les identités LGBTQIA+, réunira des DJs comme Hadj Sameer, Zaatar, Sara Dziri et kasbaH. The Avener, Feder et Bakermat ou Hallsax, parmi une centaine de DJs, se relaieront aux platines des autres chars pour libérer les différents courants techno (House, Trance, Drum’n’Bass…).

La Techno Parade sera aussi l’occasion de “monter le son” pour défendre les musiques électroniques. “On demande toujours une reconnaissance à part entière de la culture électro. Les organisateurs de festivals techno se heurtent toujours à des difficultés”, regrette Tommy Vaudecrane.

“Les festivals électro doivent pouvoir s’implanter durablement, sans que certaines préfectures ajoutent des contraintes supplémentaires… Nous revendiquons ainsi des lieux dédiés et pérennes, éloignés des habitations pour les protéger des émissions sonores”, précise le président de Technopol. Qui pointe notamment le “décret son” pas adapté, selon lui. “La techno émet des infra-basses. Si on applique les limitations englobant toutes les musiques, on ne pourrait pas ressentir physiquement la techno”.

Parmi les autres revendications, l’adaptation du régime de l’intermittence au métier de DJ et l’inscription des musiques électroniques au patrimoine culturel français. “De Pierre Henry à la “ French Touch ” en passant par Jean-Michel Jarre, Laurent Garnier ou Manu Le Malin, les artistes français ont marqué l’histoire de la musique électronique depuis près de 50 ans, faisant de la France l’un des pays de référence dans le monde”, conclut Tommy Vaudecrane.

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