Le Jardin des Tarots, chef-d'œuvre de Niki de Saint Phalle, en Toscane (Italie) - Paolo Borella / Shuttterstock
Le Jardin des Tarots, chef-d'œuvre de Niki de Saint Phalle, en Toscane (Italie) - Paolo Borella / Shuttterstock

Exposition : Niki de Saint Phalle, l’artiste libre et engagée des années 1980-90

Une exposition de près de 200 oeuvres de Niki de Saint Phalle, au musée des Abattoirs de Toulouse, met en lumière les décennies 1980 et 1990 de l'artiste franco-américaine, dont l'aventure du Jardin des Tarots en Italie, et son engagement contre les discriminations.

Une sorte d’immense rideau, constitué de dizaines de ballons évoquant l’une des célèbres Nanas de Niki de Saint Phalle, sert de rideau de scène aux œuvres monumentales qui se dévoilent derrière : monstre du Loch Ness tout en miroirs, totems de mosaïque, bestiaire coloré de la Femme serpent, sculptures tubulaires des Skinnies, mais aussi mobilier et bijoux.

Sur deux niveaux, cette exposition “Niki de Saint Phalle, les années 1980 et 1990. L’art en liberté” prévue jusqu’au 5 mars, présente une période “très mal connue et parfois très mal comprise” où l’artiste “est très libre”, explique Annabelle Ténèze, directrice du musée d’art moderne.

Niki de Saint Phalle, née en France en 1930 et décédée aux Etats-Unis en 2002, s’est rendue célèbre dans les années 60 par ses plantureuses et joyeuses Nanas, ainsi que ses Tirs, performances où elle tire à la carabine sur des poches de peinture, éclaboussant des tableaux-assemblages.

Puis, durant les décennies 1980-1990, elle devient cheffe de chantier pour réaliser son chef d’œuvre : le Jardin des Tarots (photo), dans la campagne toscane à une heure au nord de Rome, où elle bâtit littéralement 22 gigantesques sculptures comme autant d’arcanes. Elle y a travaillé vingt ans et, pour financer ce projet, elle a créé son propre parfum, lancé au côté d’Andy Warhol.

L’exposition témoigne aussi de sa liberté d’expression, son féminisme, son attachement à la nature et sa révolte contre toute forme d’injustice, notamment par ses sculptures célébrant des “Black heroes” (Héros noirs) tels le basketteur Michael Jordan, le jazzman Miles Davis, ou des affiches et livres retraçant son engagement dans la lutte contre le sida et la discrimination des malades.

Avant-gardiste, Niki de Saint Phalle parlait “aux générations futures” et “ce focus sur les années 1980-1990 est très important” car les jeunes d’aujourd’hui comprennent “mieux les différentes choses que Niki adressait” que ses contemporains, a estimé sa petite-fille, Bloum Cardenas, directrice de la Niki Charitable Art Foundation, lors de la présentation de l’exposition.

Avec l’artiste Jean Tinguely, son mari, elle a aussi créé la fontaine Stravinsky et ses automates près du musée Beaubourg à Paris. “Ils avaient une imagination dingue, ne s’arrêtaient jamais”, se souvient Bloum Cardenas, qualifiant Niki de Saint Phalle de “magicienne” qui refaisait le monde, imaginait, “parlait de choses et après elles existaient dans la réalité”.

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