Château de Chambord
Château de Chambord - Tsomchat / Shutterstock

Concerts électro et virage écolo, la métamorphose du château de Chambord

Depuis une décennie, le Domaine national de Chambord a connu un souffle de modernité qui l'a "métamorphosé", sous la houlette de son directeur sortant Jean d'Haussonville.

Concerts d’électro ou de Sting, parc et jardins revisités, tournant écologique et fréquentation en hausse: depuis une décennie et malgré quelques polémiques, le Domaine national de Chambord a connu un souffle de modernité qui l’a “métamorphosé”, sous la houlette de son directeur sortant Jean d’Haussonville.Après 13 ans à la tête du château de François Ier, celui qui a cédé sa place cette semaine à Pierre Dubreuil, directeur général de l’Office français de la biodiversité, avait été nommé par Nicolas Sarkozy en 2009. Son mandat de cinq ans a été reconduit successivement par François Hollande en 2014 puis Emmanuel Macron en décembre 2019.

Après des débuts difficiles en Sologne, l’ancien diplomate âgé de 55 ans a aussi fini par séduire les acteurs locaux.

“Jean d’Haussonville a réellement métamorphosé Chambord”, apprécie Gilles Clément, président de la Communauté de communes du Grand Chambord, ravi des “solides relations de confiance” établies avec les élus du territoire.

“Pourtant en 2010, la question de la domanialité des commerces et des habitations avait placé ses débuts dans un contexte conflictuel”, se rappelle le maire de Mont-près-Chambord. Il fait référence au combat juridique mené par le directeur pour renégocier les baux des divers commerces et logements présents sur le Domaine de l’Etat.

La paix est revenue après quelques années et c’est tout le Loir-et-Cher qui profite du renouveau, salue le conseil départemental. “Il a accru l’image et le prestige de manière spectaculaire (…) au bénéfice de l’attractivité du département”, se félicite son président, Philippe Gouet.

Pour François Bonneau, Jean d’Haussonville a réussi le tour de force d’allier conservation du patrimoine et ouverture sur la modernité, “sans dénaturer” le monument.

“Il a fait rencontrer différentes formes artistiques modernes avec le patrimoine”, dit avec admiration le président socialiste de la région Centre-Val de Loire, ravi de cette “conservation vivante”. “Il a rendu les lieux désirables”, relève-t-il.

“Remis en majesté”

De son côté, Jean d’Haussonville confie partir “paisible et serein”.

“Mon ambition profonde était de rétablir Chambord dans la catégorie des plus grands monuments de l’humanité. Ce sentiment de l’éminence du site est partagé en France et à l’étranger. Chambord a été remis en majesté”, se félicite l’ancien énarque.

Si les hommages abondent, les chiffres parlent aussi en sa faveur. La fréquentation du château a en effet fortement progressé depuis 2010, passant de moins de 730 000 entrées payantes à plus de 1,1 million de visiteurs en 2019, et 1 million en 2022, le double en comptant les touristes qui ne visitent que le parc, gratuit.

Pour redonner de la grandeur au site, l’ancien énarque a lancé d’importantes campagnes de restauration, pour plus de 27 millions d’euros: façades rafraîchies, planchers consolidés, électricité refaite. Plus haut, les lanternons sont en cours de restauration. Des salles, comme les cuisines, ont aussi été rouvertes au public.

La liste s’allonge encore avec le parc : douves renforcées, jardins anglais et français restaurés, forêt en partie replantée et Domaine ouvert au tourisme à vélo.

Le haut fonctionnaire a aussi fait du monument Renaissance un lieu culturel à part entière. Au programme, des expositions d’art contemporain, des résidences d’artistes, un festival de musique classique et des grands concerts, allant de l’électro à Sting, en passant par Imagine Dragons en 2023.

Financièrement, il a développé le mécénat avec plus de 20 millions d’euros levés depuis 2010.

Sur le plan commercial, il s’est battu pour que le nom de “Chambord” ne soit plus utilisé sans l’accord du château, histoire de renforcer la marque.

Au total, ces nouvelles recettes ont permis au Domaine national d’atteindre une autonomie financière de plus 92%. “Chambord a fait 1,8 million d’euros de bénéfice en 2022”, se satisfait-il.

Sous ses mandats, Chambord a aussi pris le tournant écologique, avec la plantation des vignes biologiques, la création de jardins potagers en permaculture et l’installation de ruches et d’un élevage de brebis. Enfin, plus récemment, l’installation d’une scierie a été décidée, afin de profiter de l’abondante forêt du Domaine.

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