Danseuse et danseur de hip-hop - Master1305 / Shutterstock

Le hip-hop fête ses cinquante ans à Paris !

Alors que le hip-hop fête les 50 ans de sa naissance aux États-Unis et que le break arrive aux Jeux Olympiques, Paris organise cette semaine sa troisième convention dédiée à cette culture entre musique, graffiti et danse.

Alors que le hip-hop fête les 50 ans de sa naissance aux États-Unis et que le break arrive aux Jeux Olympiques, Paris organise cette semaine sa troisième convention dédiée à cette culture entre musique, graffiti et danse.

 

Cet évènement, qui se déroule de mercredi à samedi dans différents lieux parisiens, dont le musée d’Orsay, est baptisé la L2P Convention, en référence à La Place, le centre culturel hip-hop de Paris.

“On attend 150 pros et intervenants, pour une affluence totale autour de 6.000 personnes”, présente à l’AFP Julien Cholewa, directeur de La Place et fondateur de la L2P.

La présentation de l’équipe de France de breaking (appelé aussi break ou break dance) aux JO-2024, au musée d’Orsay, est un des temps forts. Comme un symbole de l’inscription du hip-hop, arrivé dans les années 1980 dans l’Hexagone et le paysage culturel français.

“Ca a toujours été un de mes combats: faire entrer les artistes et créateurs du hip-hop dans les lieux de culture”, rappelle Julien Cholewa. “Quand on regarde l’ancrage, l’histoire, la richesse, la maturité du hip-hop, être dans un lieu du patrimoine français, c’est légitime à mes yeux, et le musée d’Orsay en est convaincu aussi”.

Outre masterclass et intervention de rappeurs et/ou producteurs comme Rim’K, Benjamin Epps, Nikkfurie, Sniper, A2H, Princess Aniès et différentes performances en live (programme complet sur les réseaux de la convention), la L2P propose aussi des échanges pour se débarrasser de certaines étiquettes.

– Femmes, genre, inclusivité –

Comme cette idée reçue que le rap est forcément misogyne. On trouve ainsi une table-ronde sur “les pionnières du hip-hop français”. “Faire le rap de demain” est un forum animé par D.I.V.A, maison de production et label qui accompagne les artistes qui s’identifient comme femme et LGBTQIA+.

Au fil des conférences, on repère aussi comme intervenante Pauline Duarte, directrice du label Epic Records France, citée en 2021 par le magazine américain Variety parmi les femmes les plus influentes de la musique dans le monde. A la tête d’une structure rap/r’n’b, elle ouvre notamment son réseau à ses jeunes consoeurs dès qu’elle en a l’occasion, à travers des programmes de mentorat ou autres initiatives.

“Beaucoup de filles viennent de créer leur entreprise (dans la musique), le but est qu’elles ne lâchent pas, disait-elle à l’AFP en 2021. Car, quand on arrive au niveau des postes de direction, les jeunes femmes disparaissent, elles sont invisibilisées. On est là pour leur donner les clés.”

“La place des femmes, les questions du genre, des personnes non-binaires, de l’inclusivité, sont des sujets qu’on a en tête au quotidien. A la convention, on veut montrer tout ce qui se fait dans le rap autour de ça, contrairement aux idées reçues sur le hip-hop”, synthétise Julien Cholewa.

– Institutions et rap –

Une autre conférence s’articule autour des relations entre institutions et rap. Le patron de la L2P développe: “La question est toujours de savoir comment nos artistes sont représentés dans les institutions, au travers des politiques publiques ou même des remises de prix comme les Victoires de la musique”.

Alors que la France est le deuxième marché du rap après les États-Unis, la diversité de la culture hip-hop est encore sous-représentée dans la cérémonie des Victoires. Ce rendez-vous s’est contenté ces derniers temps de remettre des prix majeurs à un seul rappeur, OrelSan, triplement sacré en 2022 et 2023.

Mais les choses bougent. “Les artistes rap peuvent aujourd’hui accéder aux grandes scènes et festivals généralistes, ce qui n’était pas le cas au début des années 2000”, souligne Julien Cholewa. Le Printemps de Bourges (18-23 avril), longtemps associé à l’image de chanteurs comme Jacques Higelin, aura cette année des accents hip-hop, entre parrains, comme Oxmo Puccino, poids lourds, comme Dinos, et relève, comme Favé.

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