Jugnot père et fils dans « Le Jour du kiwi »
Jugnot père et fils dans « Le Jour du kiwi » - DR

Les Jugnot père et fils réunis au théâtre dans “Le Jour du Kiwi”

"J'ai attendu longtemps avant de faire quelque chose avec lui. Il fallait que ce soit légitime. Il n'y a rien de pire que "fils de"", estime Gérard Jugnot, au théâtre pour la première fois avec son fil Arthur dans "Le Jour du Kiwi".

Dans cette psycho-comédie passant habilement d’un registre à l’autre, d’après une histoire vraie, l’ex-pensionnaire du Splendid, devenu l’un des comédiens préférés des Français, campe un comptable maniaque et procédurier qui vit dans la solitude depuis la mort de son épouse.

Sa routine est rythmée par une visite hebdomadaire chez sa psy, tandis que son tempérament l’a peu à peu éloigné de son fils unique.

Un beau jour, ce solitaire dans l’âme découvre qu’un yaourt au kiwi, l’un des seuls plaisirs qu’il s’accorde, a disparu. Il en est persuadé, le fait se renouvelle chaque semaine.

A l’occasion d’une rare visite de son fils, Barnabé lui raconte ses déboires. Le premier réflexe du fils est de s’inquiéter de la santé mentale du père qui n’en démord pas : un voleur s’introduit régulièrement chez lui pour lui subtiliser ses yaourts préférés.

A l’affiche du Théâtre Edouard VII à Paris jusqu’au 15 avril, cette pièce inédite de Laetitia Colombani, mise en scène par Ladislas Chollat, réunit Gérard Jugnot et son fils Arthur, enfant de la balle reconnu depuis une vingtaine d’années au cinéma, au théâtre et dans de nombreuses séries. Il a été récompensé par le Molière 2009 du meilleur comédien.

Fausse piste

“C’est troublant et à la fois agréable de jouer avec son fils”, confie Gérard Jugnot à l’AFP.

“Au-delà de l’intrigue, il y a forcément des passerelles entre nos personnages et notre lien dans les moments d’engueulade et de tendresse de la pièce, qui m’a séduit dès qu’on me l’a proposée”, ajoute-t-il.

“Rarement été aussi heureux sur scène”, assure l’acteur, qui joue avec justesse ce veuf devenu rance et aigri. “Ce yaourt au kiwi vient réparer la relation entre le père et le fils, même si les spectateurs partent dès le début sur une fausse piste, mais on ne peut pas en dire plus…”

Aigre-douce avec un dénouement inattendu, la pièce livre des moments hilarants de total lâcher-prise lors des rendez-vous de Barnabé avec sa psy campée par Florence Pernel (la comédienne Elsa Rozenknop complète la distribution).

“Tout le monde pleure pour la même chose, tandis que le rire est finalement le moins partagé. L’humour fait rire ou pas”, observe Gérard Jugnot.

“Fondamentalement, le théâtre est mon fond de cuisine. Quinze ans au Splendid, ça laisse des traces”, souligne-t-il, avec toutefois une centaine de films à son actif, dont une quinzaine comme réalisateur, sans jamais avoir décroché un César en dehors de celui décerné l’an dernier à la troupe de ses débuts.

“Le meilleur César, c’est le succès ! A une époque, ça m’a agacé que les César préfèrent les films d’auteur”, confie-t-il encore. “Pour moi, Gérard Oury et Pierre Etaix étaient des auteurs, autant que Jean Renoir ou Jacques Becker !”

Les Molières ont été plus généreux, notamment pour l’adaptation de la pièce Espèces menacées (1998) et le prix du meilleur comédien en 2003 pour Etat critique. En 2013, Gérard Jugnot a connu un grand succès avec Cher Trésor, pièce de Francis Veber, dans le rôle de François Pignon en plein redressement fiscal.

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