L'affiche du festival Banlieues bleues
L'affiche du festival Banlieues bleues

Festival Banlieues Bleues : une 40e édition tournée vers le futur

Loin de regarder dans le rétro, le festival Banlieues Bleues, embrassant jazz, musiques improvisées et musiques du monde, va souffler ses quarante bougies à partir de vendredi en Seine-Saint-Denis avec une programmation privilégiant la jeunesse et les expérimentations.

Si ce n’est l’affiche, un clin d’œil au passé avec une photo en noir et blanc de l’édition 1989 montrant Nina Simone et Miriam Makeba s’embrassant, le patron du festival Xavier Lemettre a fait un autre pari.

“L’idée c’était de se tourner vers ce qui se passe aujourd’hui et les musiciens qui sont en train de transformer le paysage musical”, affirme-t-il à l’AFP.

Pour le premier week-end du festival, il a décidé de frapper fort avec une dizaine de musiciens ou formations, dont c’est un euphémisme de dire qu’ils bousculent les codes. Parmi eux, Ben Lamar Gay, Gwilly Edmondez, Elvin Brandhi & Nadah El Shazly…

“Ben Lamar G, il est jazzman, mais il a déjà cassé tous les codes, sa musique est totalement éclatée”, décrit Xavier Lemettre.

Initialement prévues à l’université de Paris-8 à Saint-Denis et dans les Grandes Serres de Pantin, ces soirées auront finalement lieu à la Dynamo, le QG de Banlieues Bleues à Pantin, une partie des universités étant mobilisées contre la réforme des retraites, et les Grandes Serres ne répondant pas aux normes de sécurité.

Dans cette programmation, quelle part pour le jazz, longtemps l’un des marqueurs de Banlieues Bleues ? Il faudra attendre une semaine pour qu’il fasse son apparition, avec une formation emmenée par le batteur Hamid Drake, pour un hommage à John Coltrane. Le batteur Arnaud Dolmen et le guitariste Marc Ribot en seront d’autres ambassadeurs.

“Il y a beaucoup moins de jazz au sens strict du terme à Banlieues Bleus aujourd’hui, et cette année encore plus que d’habitude”, confirme le président.

“Les nouvelles technologies ont fait éclater les formes. Les musiciens se sont emparés des machines pour faire des choses totalement nouvelles”, poursuit celui pour qui “la philosophie du festival n’a pas changé, ce sont les musiques qui ont changé”.

Au milieu de cette jeunesse triomphante, où le micro-sampling, les machines, les échantillonnages, les mixes ont pris le pouvoir, le Congolais Ray Lema, qui fut à la fin des années 70 un pionnier en étant l’un des premiers musiciens africains à intégrer des sonorités électro pour colorer sa rumba, fait désormais figure d’ancêtre.

Au-delà de la rumba-jazz de Ray Lema, Banlieues Bleues continue de tendre une oreille aux soubresauts des musiques du monde, avec le guitariste-flûtiste colombien Teto Ocampo, la chanteuse andalouse Rocio Marquez qui ouvre le flamenco aux programmations électroniques, le groupe de rue de Kinshasa Fulu Miziki (“musique des poubelles”) et le rappeur brésilien Emicida.

Plus d’infos ici.

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