Le musée de l'Orangerie à Paris présente des œuvres peu connues de Matisse des années 1930. Les commissaires de l'exposition sont Cécile Debray, présidente du Musée national Picasso à Paris, et Claudine Grammont, directrice du musée Matisse à Nice.
Le musée de l’Orangerie à Paris propose une plongée dans les années 1930 de l’œuvre d’Henri Matisse, une période mal connue qui est pourtant considérée comme une véritable rupture dans sa carrière artistique. Les commissaires de l’exposition, Cécile Debray et Claudine Grammont, ont choisi de mettre en lumière cette décennie décisive dans l’évolution de l’artiste et de présenter des œuvres rarement vues en France.
Cécile Debray explique que les années 1930 sont marquées par une transformation profonde de l’œuvre de Matisse. Celui-ci se détache de la peinture fauviste, mouvement qu’il a lui-même initié, pour explorer de nouvelles formes d’expression. “C’est une période où Matisse, très complet, réinvente son art. Il passe de la couleur pure à la couleur modulée, de la ligne simple à la ligne enchevêtrée “, souligne la présidente du musée national Picasso à Paris.
Claudine Grammont ajoute que cette période est également marquée par une grande effervescence artistique. Les années 1930 sont en effet le théâtre d’un bouillonnement créatif dans lequel Matisse s’inscrit pleinement. “C’est une période où les artistes s’interrogent sur la représentation de l’espace, sur la lumière, sur la relation entre l’art et la vie. Matisse se nourrit de tous ces questionnements pour créer des œuvres d’une grande force expressive “, explique la directrice du musée Matisse à Nice.
Les visiteurs de l’exposition pourront découvrir une sélection d’œuvres majeures de cette période, qui témoignent de l’extrême créativité de Matisse. Parmi elles, « La Danse », une peinture monumentale de plus de deux mètres de haut, réalisée pour le Barnes Foundation de Philadelphie, et qui n’a été exposée en France qu’à de rares occasions. Autre pièce maîtresse de l’exposition, la série de nus bleus, dans laquelle Matisse explore la représentation du corps humain et sa relation avec l’espace.
Les commissaires ont choisi de présenter ces œuvres dans un parcours chronologique qui permet de suivre l’évolution de l’artiste au cours de la décennie. Des reproductions de pages des Cahiers d’art, la revue d’art moderne fondée par Christian Zervos, accompagnent les œuvres et permettent de replacer celles-ci dans le contexte artistique de l’époque.
En choisissant de se concentrer sur les années 1930, les commissaires de l’exposition ont voulu faire découvrir au public une période souvent méconnue de l’œuvre de Matisse, tout en montrant l’importance de celle-ci dans l’histoire de l’art. “Nous espérons que cette exposition permettra de mieux comprendre cette période de l’œuvre de Matisse et de redécouvrir un artiste qui n’a jamais cessé d’expérimenter et de se renouveler”, conclut Cécile Debray.