Coline Rio dans le clip « On m'a dit »
Coline Rio dans le clip « On m'a dit » - Capture d'écran / Youtube

Coline Rio, musique de l’épure

Elle sera un des nouveaux talents à écouter au festival du Printemps de Bourges: la chanteuse Coline Rio y défendra son premier album, ode à l'épure sur une trame délicate entre électro et acoustique.

Son nom dira quelque chose aux assidus de la scène pop indépendante française. L’artiste fut la voix d’Inuït, groupe de Nantes surgi au milieu des années 2010.

Deux ex-Inuït, Pierre Cheguillaume et Alexis Delong, collaborent aujourd’hui avec Zaho de Sagazan, la nouvelle sensation de la chanson française. Et c’est au tour de Coline Rio de prendre son envol en solo, à 26 ans.

Son premier album, Ce qu’il restera de nous, récemment sorti, s’ouvre d’ailleurs avec le titre Elle laisse, qui joue sur l’idée d’un nouveau départ.

L’autrice-compositrice-interprète y parle “de laisser les choses qui nous encombrent, pour aller de l’avant”, thème qui traverse tout le disque, comme elle l’expose à l’AFP.

Le morceau est servi par un clip où elle évolue avec une tenue parée de clés. “Ces clés peuvent symboliser paradoxalement l’enfermement. Dans le clip, je fais tomber ce châle de clés, comme un symbole de la libération”, déroule-t-elle.

De la liberté des femmes rognée par les diktats du patriarcat ou du harcèlement dans la rue, il en est aussi question dans deux chansons qui s’enchaînent, On m’a dit et Homme.

“Cette juxtaposition n’était pas consciente mais c’est vrai que j’y parle de l’affirmation de la place que je veux prendre dans la vie et dans la rue”, décrypte-t-elle.

“Plénitude”

Le harcèlement de rue est une thématique qu’on retrouve chez beaucoup de chanteuses aujourd’hui, à l’image du morceau SLT de Suzane. La variante apportée dans Homme, au-delà de la dénonciation d’une réalité fléau, est une main tendue pour faire prendre conscience d’une reproduction de comportements nocifs.

“Le féminisme, on doit s’en emparer tous et toutes ensemble. Quand j’entends des choses sur moi dans la rue, je me demande si celui qui dit ça a conscience que je pourrais être sa fille, sa femme, sa mère”, poursuit l’artiste.

Le travail à faire sur la part de noirceur de chacun, chacune, inspire aussi le titre Monstres, illustré par un clip animé avec un personnage, double de la chanteuse, au même dégradé de mèches.

Les textes sensibles de Coline Rio ont d’autant plus de souffle qu’ils sont portés par des instruments (piano, cordes) qu’on entend respirer, rehaussés par des traits d’électro feutrée.

C’est ce que découvriront les festivaliers du Printemps de Bourges quand l’artiste, au piano, se produira avec une violoncelliste, et des boucles électro, sur la scène du Palais Jacques Cœur, hôtel particulier du XVIIe siècle, le 19 avril.

“Ce n’est pas une chanson traditionnelle, il y a plein de petites touches ultra-modernes. C’est un projet qui a mûri progressivement pour arriver à une espèce de plénitude, c’est un coup de cœur pour nous”, décrit pour l’AFP Jean-Michel Dupas, programmateur du Printemps.

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