Julia Pirotte était une photographe engagée dans la Résistance. Elle a utilisé son appareil photo Leica pour documenter ensuite les grands combats du XXe siècle.
Qui était-elle ?
Julia Pirotte, dont la vie a été marquée par son engagement, disait : « Quand je ressens un battement de cœur, je sais que ce sera une bonne photo ». Née en 1907 en Pologne dans une famille juive très modeste, elle a été emprisonnée à l’âge de 17 ans pour ses activités au sein des Jeunesses communistes. Elle a été aidée par l’organisation du Secours Rouge International pour fuir en Belgique en 1934, où elle a épousé l’ouvrier et syndicaliste Jean Pirotte. Sa vie a pris un tournant décisif après sa rencontre avec Suzanne Spaak, future résistante, qui l’a incitée à se former à la photographie et à se lancer dans le photojournalisme.
Son histoire !
En mai 1940, la guerre oblige Julia Pirotte à fuir et à s’installer à Marseille où elle réalise de nombreux reportages pour la presse locale. Elle devient également agent de liaison pour les FTP-MOI (Les Francs-tireurs et partisans – main-d’œuvre immigrée) et participe à l’insurrection de Marseille en 1944. Après la guerre, elle retourne en Pologne où elle se retrouve seule après avoir perdu sa sœur et son frère. Elle poursuit ses activités de photojournaliste et témoigne de la reconstruction du pays tout en documentant les vieux démons qui n’ont pas été exorcisés, comme le pogrom de Kielce en juillet 1946. Julia Pirotte co-fonde et dirige l’agence de photographie WAF, mais réduit considérablement ses activités à partir des années 1960. Dans les années 1980, son travail est exposé à New York, Arles, Paris et elle décède à Varsovie en 2000.
Julia Pirotte fait partie des photographes humanistes, dont la renommée repose principalement sur son travail effectué pendant la Seconde Guerre mondiale. En tant que femme juive, communiste et résistante, elle a documenté avec soin la pauvreté des résidents du Vieux-Port, ainsi que la situation des femmes et de leurs enfants internés au camp de Bompard. En tant que membre des FTP, elle a eu accès aux coulisses de l’action des maquisards et a photographié de manière rapprochée les violents affrontements pour la libération de Marseille. Les photographies de Julia Pirotte, saisies sur le vif, témoignent de la gravité de la situation à cette époque.ia Pirotte est une photographe humaniste engagée dans la lutte pour la liberté.
Où voir son œuvre ?
Pour découvrir l’œuvre de Julia Pirotte, il faudra vous rendre en Belgique, plus précisément au musée de Charleroi ou bien au Mémorial de la Shoah, à Paris.