Saint-Germain-des-près
Saint-Germain-des-près - Thomas Dutour / Shutterstock

Jazz à Saint-Germain des Prés : des clubs mythiques aux “lieux uniques”

Comment faire vivre un festival de jazz dans un quartier qui a perdu ses clubs mythiques ? La 22e édition de Jazz à Saint-Germain-des-Prés tente, du 10 au 17 mai, de faire revivre ce glorieux passé d'une manière nouvelle.

“On a créé autre chose, en sollicitant des musiciens d’aujourd’hui qui s’appuient sur tout cet héritage, sur l’histoire du jazz, et on le fait dans des lieux nouveaux”, explique à l’AFP Frédéric Charbaut, cofondateur et directeur artistique du festival.

Le grand amphithéâtre de la Maison de l’Océan et ses fresques peintes par Louis Tinayre et Alexandre Jean-Baptiste Brun, mariniste reconnu, l’auditorium de la fac de Jussieu, le Théâtre de l’Odéon, sont aujourd’hui au festival ce que furent au bebop le Tabou ou le Club Saint-Germain, quand de célèbres musiciens noirs américains trouvèrent refuge à Paris après la Seconde Guerre mondiale.

Dans ces nouveaux décors, Frédéric Charbaut tente de mettre en musique le slogan du festival : “lieux uniques, concerts exceptionnels”.

Celui de Laurent Cugny, compositeur-arrangeur-chef d’orchestre-claviériste, le 17 mai, épouse ce cahier des charges.

L’ancien chef de l’Orchestre national de Jazz et du Big Band Lumière donnera à l’auditorium de la fac de Jussieu, pour la première fois associé au festival, son premier concert en grand ensemble depuis 2017, le premier à la tête du nouveau tentet avec lequel il vient de publier l’album Zeitgeist.

Le double récital du pianiste Yaron Herman dans la cour d’honneur de l’Hôtel de la Monnaie, le 10 mai, sera un autre moment marquant.

Le 13 mai, dans le grand amphithéâtre de la Maison de l’Océan, Paolo Fresu aura rendez-vous avec l’Histoire: trente-cinq ans après la mort de Chet Baker, le Sarde honorera la mémoire du célèbre trompettiste en interprétant les compositions de son album Tempo di Chet.

“L’offre est tellement large à Paris qu’il faut qu’on se démarque”, commente Frédéric Charbaut, qui s’adapte aussi aux contraintes acoustiques de certains lieux.

“A Saint-Sulpice (le 11 mai, ndlr), il y aura une formation dédiée à l’église : on utilisera le grand orgue de l’église, associé à l’orgue Hammond de Rhoda Scott et à une trompette, en sonorisant très peu”, précise celui qui doit aussi composer avec la donne économique.

“On a des jauges entre 350 et 800 places. Il faut qu’on ait des salles suffisamment grandes afin d’équilibrer notre budget”.

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