« Anatomie d'une chute » de la réalisatrice française Justine Triet
« Anatomie d'une chute » de la réalisatrice française Justine Triet - Les Films Pelléas/Les Films de Pierre

Cannes : Avec « Anatomie d’une chute », la réalisatrice Justine Triet conquiert la critique

La réalisatrice française Justine Triet s'est propulsée dans le peloton de tête des favoris pour la Palme d'or à Cannes avec "Anatomie d'une chute", autopsie glaçante d'un couple d'artistes dysfonctionnel.

Le film, projeté dimanche, recueillait lundi le meilleur score, avec May December de Todd Haynes, dans le panel de critiques compilé par la revue Screen, qui fait référence. Au total, 21 films doivent être présentés avant le palmarès samedi.

En 2h30, Anatomie d’une chute retrace le procès d’une autrice allemande (Sandra Hüller) accusée aux assises du meurtre de son mari, dans leur chalet des Alpes françaises.

En l’absence de témoin, si ce n’est leur fils, un enfant malvoyant, la justice va disséquer la vie du couple, dont les disputes étaient enregistrées par le mari. Et révéler tous les rapports de pouvoirs, névroses et failles cachées.

“C’est un film plus ample qu’un film de procès”, déclare à l’AFP la réalisatrice de 44 ans, remarquée avec Sibyl ou Victoria. Dans Anatomie d’une chute, elle “explore une nouvelle fois la famille et le couple : comment on est ensemble ? Qu’est-ce qu’on se donne ? Qu’est-ce qu’on se doit ?”.

Le long-métrage offre un ticket pour le prix d’interprétation à son actrice principale, l’Allemande Sandra Hüller, déjà remarquée en compétition en femme de dignitaire nazi dans The Zone Of Interest de Jonathan Glazer.

Chez Justine Triet, elle joue “un personnage qui assume sa liberté, sa sexualité, ses choix de vie. Elle a l’air forte et ça la rend suspecte”, décrit la réalisatrice. “J’ai toujours fait des films autour de femmes. Cette fois, c’est quelqu’un qui n’est pas facile à comprendre”.

Les scènes de procès sont centrales, portées par l’affrontement entre l’avocat général, joué par Antoine Reinartz, et l’avocat de l’accusée (Swann Arlaud).

Friande de True crime, Justine Triet explique qu’elle s’est inspirée de faits divers pour son film sur un couple de créateurs, co-écrit, comme une mise en abyme, avec son compagnon, le cinéaste et acteur Arthur Harari : “Travailler ensemble était une expérience dingue. On s’est un peu engueulé et je ne suis pas sûre qu’on recommence !”, plaisante-t-elle.

Partagez cet article sur

Retour haut de page