Peinture à l'huile -
Peinture à l'huile - Gorodenkoff / Shutterstock

Les 5 innovations majeures qui ont bouleversé le monde de l’art

L'art évolue continuellement, des temps anciens à aujourd'hui, grâce à des innovations inattendues qui transcendent les objectifs artistiques initiaux. Les artistes, par leur exploration et leur pratique, donnent une valeur et un intérêt aux techniques héritées du passé, comme le support papier et les tubes de peinture, tout en intégrant des avancées telles que la camera obscura, la photographie et la dématérialisation de l'art contemporain.

1. Le papier

Le papier, inventé il y a plus de 2000 ans en Chine, se distingue par sa résistance, sa légèreté et son faible coût. Son utilisation s’est d’abord répandue en Europe grâce à l’essor de l’imprimerie, avant de toucher également les arts visuels. Si l’écriture a été la première à bénéficier de cette innovation, la dimension calligraphique de l’écriture elle-même relève pleinement de l’art, comme en témoignent les peintres lettrés en Chine.

En Europe, l’écriture esthétique, présente notamment dans la décoration des chartes, émerge à l’époque carolingienne (751-987), mais il faudra du temps avant que les artistes ne substituent le parchemin par le papier. À partir du XVe siècle et la diffusion du livre, la belle écriture s’accompagne de peintures enluminées.

Plus tard, au XIXe siècle, le papier joue un rôle prépondérant dans le développement de la photographie. Puis, avec le cubisme, Braque et Picasso au début du XXe siècle intègrent ce support au cœur de leurs expérimentations, notamment à travers leurs célèbres collages utilisant divers types de papier.

L’art conceptuel exploite également des papiers manuscrits ou imprimés.

2. La peinture à l’huile

Le développement de la technique de la peinture à l’huile est attribué aux artistes du Nord de l’Europe au début du XVe siècle. Grâce aux démonstrations virtuoses d’artistes tels que Jan Van Eyck et Robert Campin, la peinture devient rapidement la technique dominante en Occident.

La peinture à l’œuf et à l’eau utilisée pour les fresques et les panneaux est progressivement remplacée par la peinture à l’huile. Cette dernière présente l’avantage de sécher lentement, permettant ainsi à l’artiste de revenir sur son travail. Sur toile, la peinture à l’huile sèche bien sans devenir trop rigide.

Cette technique offre également aux peintres la possibilité de dessiner avec la couleur, ce qui sera exploité par de grands artistes dès la Renaissance italienne jusqu’aux créations contemporaines.

3. La perspective linéaire

La technique de la perspective fut pour la première fois formulée par Léon Battista Alberti en 1435 dans son traité De pictura, bien que ses propos puissent être plus ou moins clairs. Voici ce qu’il en dit : “Il s’agit d’une perspective pyramidale, où la base est le plan du tableau et le sommet est le point de fuite, le tout à l’intérieur de l’image.”

Cette technique révolutionne la peinture de la Renaissance italienne au Quattrocento. Des grands maîtres tels que Masaccio avec sa Trinité de Santa Maria Novella, ainsi que Léonard de Vinci, manifestèrent un vif intérêt pour la perspective.

Au XVIIe siècle, les peintres flamands accordaient une grande importance à la représentation réaliste des espaces, exigeant ainsi une maîtrise parfaite de la perspective. Cependant, au fil du temps, cette recherche a diminué, bien que certains artistes tels que René Magritte ou Giorgio de Chirico aient adapté cette perspective pour renforcer leur univers artistique très personnel.

4. Le portrait

Avant l’avènement de la photographie, la sculpture et les portraits peints étaient les seuls moyens de conserver le souvenir de l’apparence d’une personne. Il est également crucial de comprendre l’évolution de la définition du portrait.

On attribue généralement les premiers portraits aux artistes de l’Égypte antique (au troisième millénaire avant notre ère). Un peu plus tard, au premier siècle, en Égypte toujours, une série de portraits nous est parvenue, connue sous le nom de “Portraits du Fayoum”, qui présentent une qualité quasi photographique.

Ce n’est qu’à la Renaissance que l’on commence à saisir une notion d’individualité dans les portraits réalisés de grandes personnalités.

Avec l’avènement des portraits photographiques, le privilège d’être portraituré devient plus accessible, et des personnes de toutes les classes sociales se prêtent à la pose. Les peintres ont ensuite détourné le portrait de son objectif social pour l’intégrer à leurs propres peintures et à leurs visions techniques et artistiques personnelles. Les célèbres portraits de Dora Maar par Picasso en sont des illustrations parfaites.

5. La gravure

Pendant des siècles, la gravure a été la seule technique de reproduction des œuvres en deux dimensions. Son développement était étroitement lié à la fabrication du support papier, la première innovation mentionnée. Les gravures japonaises anciennes réalisées à l’aide de motifs sur planche de bois nous viennent facilement à l’esprit. L’utilisation de la gravure s’est généralisée plus tard en Europe, à partir du XVe siècle, notamment pour transmettre des idées religieuses ou politiques. Albrecht Dürer, l’un des plus grands graveurs du XVIe siècle, a eu une influence considérable dans ce domaine.

À la fin du XIXe siècle, l’arrivée des procédés photomécaniques a apporté une nouvelle dimension à la reproduction, et la gravure a perdu en importance. Puis, avec l’avènement du numérique ces dernières décennies, toute personne équipée peut reproduire une image ou un document aisément.

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