La Tasse Farnèse
La tasse Farnèse - Andrea Izzotti / Shutterstock

Les secrets captivants de la “tasse Farnèse” : Un chef-d’œuvre antique qui défie les interprétations

Plongez dans les mystères envoûtants de la Tasse Farnèse, une œuvre d'art antique qui continue de défier les interprétations. Découverte au musée Capodimonte de Naples, cette tasse en sardonyx d'Inde est bien plus qu'un simple objet de pierre sculptée. Son histoire complexe et ses symboles énigmatiques fascinent les experts depuis des siècles.

La tasse Farnèse, une pièce d’art antique en sardonyx, a une histoire fascinante. Acquise par Laurent de Médicis à Rome en 1471, elle est devenue la pièce maîtresse de sa collection. Après le remariage de la veuve d’Alexandre de Médicis, elle est passée aux mains des Farnèse, puis aux Bourbons de Naples. Son origine remonte probablement au XVe siècle à Constantinople lors du sac de la ville par les Ottomans.

Cette tasse est faite de sardonyx d’Inde, une agate rubanée avec trois couches de couleurs différentes. Avec ses vingt centimètres de diamètre, c’est le plus grand objet en pierre dure avec une sculpture double face. Une autre coupe similaire, appelée la coupe des Ptolémées, est conservée à la Bibliothèque nationale de France. Cependant, elle est plus petite et n’a pas de décor intérieur.

L’iconographie de la tasse Farnèse a suscité des débats depuis la Renaissance. Si la tête de la Gorgone-Méduse est facilement identifiable à l’extérieur, la scène intérieure a été interprétée de différentes manières. Certains voient une apothéose royale, d’autres une scène mythologique. Au XIXe siècle, un érudit italien a proposé qu’elle glorifie Ptolémée Ier, le fondateur de la dynastie ptolémaïque. Au XXe siècle, un historien allemand y a vu une allégorie des bienfaits du Nil, représentée par un homme barbu, la déesse de la pluie Euthénia et le héros Triptolème, initiateur de la culture des céréales.

La tasse Farnèse est sculptée avec une virtuosité exceptionnelle. Les cheveux de la Méduse sont représentés avec des serpents de manière réaliste, tandis que la figure de l’homme barbu, interprétée comme une allégorie du Nil, reflète l’idéalisme et le naturalisme de l’art hellénistique d’Alexandrie. On trouve également le buste d’une femme portant les attributs d’Isis et le sphinx, symbole de la puissance pharaonique.

L’interprétation de la tasse Farnèse reste un mystère. En 1958, Jean Charbonneaux a suggéré qu’elle glorifie Ptolémée V Épiphane et sa veuve, Cléopâtre Ire. Cependant, d’autres chercheurs ont proposé différentes interprétations, laissant encore de nombreux secrets à découvrir. La tasse Farnèse continue d’intriguer les historiens de l’art et les passionnés de l’antiquité.

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