Visions - Diane Kruger

Cinéma: rêve ou réalité ? Diane Kruger dans un tourbillon de “Visions”

Pilote de ligne confirmée, Estelle mène, entre deux vols long-courriers, une vie parfaite avec Guillaume, son mari aimant et protecteur. Un jour, par hasard, dans un couloir d’aéroport, elle recroise la route d’Ana, photographe avec qui elle a eu une aventure passionnée vingt ans plus tôt. Estelle est alors loin d’imaginer que ces retrouvailles vont l’entraîner dans une spirale cauchemardesque et faire basculer sa vie dans l’irrationnel…

Il a voulu raconter l’histoire d’un dérèglement, d’une perte de contrôle: deux ans après le succès de Boîte noire, Yann Gozlan plonge Diane Kruger dans une spirale cauchemardesque… entre fiction et réalité, toujours dans le monde de l’aviation.“C’est vrai que c’est un univers qui me plaît beaucoup”, reconnaît le réalisateur lorsque l’AFP lui demande s’il ne nourrirait pas une obsession secrète pour les avions.

Le public l’avait laissé avec son impressionnant Boîte noire, (plus d’un million d’entrées) sur l’enquête d’une catastrophe aérienne sans précédent, avec Pierre Niney.

Visions, son cinquième long-métrage — encore et toujours un thriller, son genre de prédilection– sort mercredi en salles. Si les avions sont bien présents, ils ne sont toutefois pas le sujet principal du film.

Le spectateur y suit Estelle, interprétée par Diane Kruger, commandant de bord dont la vie est parfaitement millimétrée… Jusqu’au retour de son premier amour lesbien, joué par l’Espagnole Marta Nieto, qui va tout faire basculer.

D’emblée, le film plonge le spectateur dans une atmosphère étrange, oppressante, presque mystique.

“Le fait qu’elle soit pilote de ligne, c’est important. C’est un métier qui demande énormément de maîtrise et de contrôle et comme je voulais parler du dérèglement cela faisait sens”, détaille le réalisateur dans un entretien réalisé pendant le Festival du film francophone d’Angoulême (22-27 août), où Visions était présenté hors compétition.

– “Énigme à résoudre” –

Une maîtrise qui prend fin lorsqu’elle commence à faire des rêves étranges. Presque prémonitoires. Dès lors, comment les distinguer de la réalité ? Comment ne pas perdre pied ?

Rêves qui vont s’accentuer au moment de la disparition de son amante.

A-t-elle été quittée ? Lui est-il arrivé quelque chose ? Est-ce que son mari, campé par Mathieu Kassovitz, est l’homme bienveillant qu’il paraît être ou est-il toxique ?

Toutes ces questions jalonnent le récit, rythmé par une musique qui permet de maintenir le suspens, jusqu’au bout.

“Le film est pensé comme une énigme à résoudre”, souligne son réalisateur. “J’avais vraiment envie de plonger le spectateur dans la psyché et le mental d’Estelle. Au spectateur de trier le vrai du faux et de se faire un avis”.

Alternant réalité et imagination, Visions entraîne le spectateur dans un tourbillon de suspense.

Il est porté par l’actrice allemande Diane Kruger (prix d’interprétation féminine à Cannes en 2017). “Quand j’écrivais, j’avais des images d’actrices hitchcockiennes comme Tippi Hedren, la star des Oiseaux, raconte le réalisateur.

Au moment du casting, l’image de Diane s’est imposée à moi. J’étais persuadé qu’elle allait pouvoir incarner cette femme qui nous impressionne par sa maitrise et son contrôle, tout en ayant cette fragilité en elle”.

“J’ai sauté de joie quand j’ai lu le rôle”, réagit auprès de l’AFP l’actrice aussi bien habituée à des grosses productions hollywoodiennes que des films d’auteur français, également interrogée à Angoulême.

“Je cherchais un vrai beau rôle pour mon retour en France parce que j’ai eu ma fille et, ensuite, il y a eu le Covid et ça faisait 4 ans que je n’avais pas pu tourner en France”, poursuit-elle, disant aimer “les personnages qui ont une zone d’ombre”.

Quant à Mathieu Kassovitz, “il a cette ambivalence en lui”, loue Yann Gozlan. “Il peut passer de la douceur à la menace, ce que peu d’acteurs réussissent à faire”.

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