Nouvelles couleurs pour la "Dame en noir": Carla Bruni, JoeyStarr, La Grande Sophie ou Fishbach reprennent le répertoire de Barbara dans un concert-hommage servi par des images d'archives de l'Ina, lundi au Grand Rex à Paris.
Raphaël, Agnès Jaoui, Barbara Pravi, Tim Dup, André Manoukian, Bertrand Burgalat, Raphaële Lannadère (dite “L”), Cyril Mokaiesh, Birds on a Wire, Barbara Carlotti ou encore UssaR complètent le casting de ce show baptisé “… Du bout des lèvres” (chanson de 1968).
Les extraits de l’Institut national de l’audiovisuel (Ina), retravaillés pour l’occasion, rythmeront cet évènement. Un dispositif inauguré en 2019, déjà au Grand Rex, pour le concert-hommage “Immortel Bashung”. Jane Birkin (disparue en juillet) ou encore Hubert-Félix Thiéfaine faisaient alors partie de l’affiche. Salvatore Adamo avait bluffé le public en reprenant “Vertige de l’amour”.
“Avec Barbara, on voulait célébrer une grande femme, qui a fait bouger les lignes”, expose à l’AFP Bertrand Maire, responsable territoires et diversification de l’Ina, institut à l’origine de cette création.
“Barbara fait partie de ces artistes qui continuent d’avoir une influence certaine sur la chanson, c’est au coeur du concept de ces concerts-patrimoniaux”, complète pour l’AFP Agnes Chauveau, directrice adjointe de l’Ina.
Pomme, sacrée artiste féminine aux Victoires de la musique en 2021, a ainsi consacré à Barbara un morceau, intitulé B, dans son troisième album Consolation. Dis, quand reviendras-tu ?, un des standards de la “Dame en noir”, a été repris sur ses réseaux sociaux par Zaho de Sagazan, grande figure émergente de la chanson française cette année.
Dis, quand reviendras-tu ? figure aussi dans Des vagues et des ruisseaux, album de 2009 de La Grande Sophie, l’une des chanteuses sur scène lundi soir.
“Elle collait le frisson”
“Mes parents avaient un album de Barbara, je la trouvais assez mystérieuse, après je l’ai découverte davantage quand j’étais étudiante aux Beaux-Arts et je l’ai vue sur scène à Mogador, il y avait même François Mitterrand dans la salle”, se souvient pour l’AFP La Grande Sophie.
“J’ai adoré son entrée sur scène, elle collait le frisson, je me souviens de ses gestes, très légers, elle se déplaçait beaucoup, comme un insecte géant, une mante religieuse, elle prenait possession de l’espace”.
A l’écoute des textes de l’artiste disparue en 1997, “on découvre une grande amoureuse, ça m’a beaucoup parlé”, ajoute la Grande Sophie. Qui sait aussi que le côté austère ne résumait pas le personnage.
Lors d’un déjeuner avec Marie Chaix, qui fut l’assistante de l’interprète de Nantes, La Grande Sophie apprit que Barbara “aimait bien chanter du Sylvie Vartan”.
La Grande Sophie préfère garder la surprise et ne dit pas quelle chanson du répertoire elle interprètera. Tout comme Fishbach, scotchée par L’Aigle noir, qui concède juste à l’AFP qu’il ne s’agira pas de ce standard. Le sous-texte longtemps caché de cette chanson – l’inceste subi par Barbara dans son enfance – révèle à ses yeux “toute l’intelligence de Barbara”.
Fishbach, révélée par Un autre que moi en 2017, est arrivée “plutôt tard” dans l’univers de Barbara, n’écoutant pas de chanson française avant ses 18 ans.
“Dans ma vingtaine, je me suis intéressée aux voix – je suis amoureuse des voix – et celle de Barbara c’était quelque chose”. “Elle est assez géniale, elle arrive à nous faire croire que tout est simple alors que tout est si travaillé”.
Le concert-hommage à Serge Gainsbourg, prévu au Grand Rex à Paris le 17 septembre, la veille de celui pour Barbara, a été reporté sine die en raison de la disparition de Jane Birkin.