Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal dans « Simple comme Sylvain », de Monia Chokri
Magalie Lépine Blondeau et Pierre-Yves Cardinal dans « Simple comme Sylvain », de Monia Chokri - Copyright Fred Gervais

Avec “Simple comme Sylvain”, Monia Chokri s’interroge avec humour sur le couple

Dans la comédie "Simple comme Sylvain", en salles mercredi, la réalisatrice québécoise Monia Chokri s'interroge avec humour sur le désir et le couple, "un acte social avant d'être un acte privé".

Sophia (Magalie Lépine Blondeau) est professeure de philosophie à Montréal, en couple depuis 10 ans avec Xavier (François-William Rhéaume), plus porté sur Platon et Schopenhauer que sur leur vie amoureuse.
Lors d’une visite de chantier dans leur chalet des Laurentides, Sophia craque pour Sylvain, charpentier de son état. Une relation amoureuse et physique irrésistible s’engage qui conduit Sophia à quitter son compagnon et à s’interroger sur le gouffre social qui la sépare de son amant.

“Au départ, j’ai eu l’envie de raconter aussi une histoire d’amour. Après, ce sont mes propres questionnements sur le couple, sur le fait que le couple, c’est avant tout un acte social avant d’être un acte privé”, a expliqué à l’AFP la réalisatrice dont c’est le troisième long-métrage après La Femme de mon frère (2019) et Babysitter (2023).

“Le couple, c’est un système politique et social et n’est pas lié à l’amour”, a ajouté l’interprète de Denys Arcand et de Xavier Dolan, qui a fait rire le public cannois en mai, où le film a été présenté.

Entre son compagnon intello et le charpentier sexy qui multiplie les fautes de goût et de français, que Sophia corrige gentiment, n’est-on pas dans le cliché ? “Les clichés sont des réalités et ne sont pas si clichés, j’essaie d’apporter certaines nuances”, répond la réalisatrice. “Sylvain, c’est un mec sensible. En même temps, c’est aussi une manière d’utiliser les codes de la rom-com, la comédie romantique, d’abord ouvrir la porte des personnages par des clichés et ensuite les déconstruire”, ajoute-t-elle.

“Ce film, on l’a fait dans l’amour grâce à Monia. Elle a fédéré tout le monde autour de sa vision, dans la gentillesse, les rires, le respect”, a ajouté Magalie Lépine Blondeau.

“Si j’ai pu offrir mon corps, ma vulnérabilité, mon abandon, c’est en sachant que j’étais protégée”, a-t-elle ajouté en écho à l’appel de la réalisatrice à “la bienveillance” entre acteurs et réalisateurs, sur les tournages. “Comment pourrait-elle proposer un film empreint de tellement d’amour et le faire avec intolérance et abus ?”

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