Mia McKenna-Bruce et Samuel Bottomley dans « How to Have Sex », de Molly Manning Walker
Mia McKenna-Bruce et Samuel Bottomley dans « How to Have Sex », de Molly Manning Walker - Copyright Condor Distribution

Gueule de bois et consentement, cocktail du film britannique « How to have sex »

Derrière la fête, le frisson des premières rencontres et l'alcool à volonté, la question du consentement: primé en mai à Cannes, le film britannique "How to have sex" s'interroge sur les frontières du viol.

Les images de ce premier long métrage d’une jeune réalisatrice britannique, Molly Manning Walker, qui a remporté le prix Un certain regard à Cannes, sont dignes d’un mauvais compte Instagram, ou d’une exposition de photos de Martin Parr.

On y suit trois jeunes filles britanniques s’envoler pour quelques jours de vacances dans une station balnéaire de Crète. Un séjour loin des parents façon “spring break” : alcool à volonté, jeu à boire, séances de piscine en petite tenue et drague à tout va.

Parmi les trois filles, l’une semble bien décidée à connaître son premier rapport sexuel – c’est du moins ce qu’elle dit à ses copines.

Cet univers est déjà balisé par le cinéma (Spring Breakers de Harmony Korine), tout comme la question du consentement, sur laquelle les cinéastes se penchent de plus en plus ces dernières années.

Mais How to have sex a l’originalité de ne jamais montrer le rapport litigieux, pour se concentrer sur les émotions de la jeune fille, dans les jours qui suivront, au fur et à mesure qu’elle prend conscience de ce qui lui est arrivé.

“Je pense qu’en tant que femme, nous connaissons trop cette expérience” de l’agression pour la montrer encore. “Nous n’avons pas besoin d’être à nouveau traumatisées”, a déclaré à l’AFP lors du festival de Cannes la réalisatrice, âgée aujourd’hui de 30 ans.

Elle appelle à voir le film en essayant de ne pas juger la jeune fille en se demandant “mais comment était-elle habillée, ou pourquoi a-t-elle trop bu ?”. “Nous devrions être libres de boire et de porter ce qu’on veut sans être agressées (…). Pour moi, le consentement, ce n’est pas tout noir ou tout blanc. Si quelqu’un passe un mauvais moment, vous devriez être capables de le savoir”, même si le refus n’est pas exprimé.

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