Paul Banks, chanteur du groupe Interpol, en 2015
Paul Banks, chanteur du groupe Interpol, en 2015 - Christian Bertrand

Interpol, un groupe devenu “plus sobre” pour son chanteur Paul Banks

près de 20 ans après la sortie de l'album "Antics" qui a fait connaître Interpol, son chanteur et guitariste Paul Banks revient pour l'AFP sur l'évolution musicale du groupe new-yorkais.

Une façon de composer et de jouer “plus sobre”, mais une musique qui sonne toujours “fort”: près de 20 ans après la sortie de l’album Antics qui a fait connaître Interpol, son chanteur et guitariste Paul Banks revient pour l’AFP sur l’évolution musicale du groupe new-yorkais.“Aujourd’hui nous sommes plus sobres avec notre musique”, commente auprès de l’AFP le parolier de 45 ans, de passage vendredi avec son groupe au festival Beauregard, à Hérouville-Saint-Clair, près de Caen.

Après sept albums studio, dont le dernier The Other Side Of Make-Believe est sorti en 2022, Interpol reprend sur scène, en Europe puis en Amérique du Nord, Antics, leur deuxième album arrivé dans les bacs en 2004 et grâce auquel le grand public les avait découverts.

Une manière pour les fans de mesurer l’évolution de leur style, plus épuré qu’à leurs débuts.

Our Love To Admire (sorti en 2014, ndlr) était l’album le plus produit”, tandis qu’il y a “peu de pistes dans The Other Side Of Make-Believe (dernier album du groupe sorti en 2022 ndlr), peu d’ajouts: une prise pour moi, une pour Sam (Fogarino, le batteur, ndlr), une pour Daniel (Kessler, le guitariste, ndlr), une ligne de basse, il n’y a même pas de clavier” analyse-t-il, “c’est un album sobre mais qui sonne fort”.

L’album, le plus léché de leur œuvre post-punk, a été composé à distance pendant la période du Covid.

Un procédé que Paul Banks “préférerait ne pas reproduire” même s’il leur a “permis de trouver de nouveaux sons”.

“Ca n’était pas si fou pour nous de procéder comme ça, nous l’avions déjà fait sur Antics : Take You On A Cruise a été composée comme ça, mais je préfère quand j’écris la ligne de basse et les paroles avec Sam en face de moi en studio, quand nous sommes tous ensemble dans la même pièce”, estime Paul Banks.

“Marinière bleue”

Le chanteur, devenu père en mars, décoche un large sourire lorsqu’on lui parle de paternité, et de ce que cela pourrait apporter à sa musique.

“J’ai pensé à ce que ça apportera à mon attitude envers la musique, pas à ma musique” explique-t-il, ses yeux bleus scannant la pièce pour chercher ses mots.

“Je me trouve plus concentré, tout est mis en perspective maintenant que j’ai un fils, pourtant je veux tout prendre plus au sérieux”, estime le baryton, “ma carrière importe peu, l’enfant est la plus belle chose, tout est plus petit qu’un fils, mais je veux tout mieux faire pour lui: être un bon professionnel, un bon artiste, qu’il soit fier de moi, que ma vie soit en ordre pour m’occuper le mieux possible de lui”.

Questionné sur le premier festival du groupe, en Bretagne en 1999 dans le village de Mauron, il plonge dans sa mémoire : “Vous voulez parler de “Ils ne Mauron pas” ? Wouah, ça remonte à tellement loin ! Daniel jouait le rôle de manager, je ne me souviens pas comment nous avions obtenu cette date mais c’était très amusant” sourit-il, “mes parents vivaient en Espagne, ils étaient venus nous voir, on était très enthousiastes pour notre premier voyage international”.

Avant de confesser un regret : “En tournée, on perd beaucoup d’objets, la seule autre chose dont je me souvienne à Mauron, c’est que j’y ai perdu une marinière bleue qui doit toujours y être. Vingt ans après, j’y repense encore”.

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