Poussières de Clément Richem
Poussières de Clément Richem - Instagram : @clementrichem

À Chamonix, les artistes apportent des réponses à l’appel du vide

La troisième édition du Festival Artocène explore le thème "Le Vide comme repère", proposant un parcours entrelaçant architecture et art contemporain jusqu'au 23 juillet.

Pour cette édition 2023, dirigée par Laurène Maréchal, initiatrice et directrice du festival, et Laetitia de Chocqueuse, co-commissaire, le thème a été inspiré par l’essai Ce qui est sans être tout à fait du physicien et philosophe des sciences Étienne Klein, publié en 2019. Selon lui, “lorsque l’on essaie de concevoir le vide, cela provoque un choc créatif qui aboutit à la création d’une œuvre”. Cela se reflète dans les sculptures, peintures, installations et vidéos exposées au Musée Alpin de Chamonix.

Dans l’œuvre intitulée Poussières de Clément Richem, présentée lors de l’Artocène 2023, deux montagnes puissantes, sculptées en céramique et techniques mixtes, sont entaillées de profondes grottes. Le visiteur met un moment à réaliser que, aux pieds de ces cathédrales de pierre, se trouvent d’étranges constructions, des cités fantômes érodées par le passage du temps, émergées au milieu d’une mer de sable. Cette représentation rappelle le livre Effondrement de Jared Diamond, qui évoque la disparition de sociétés anciennes fragilisées par les dégradations de leur environnement et les changements climatiques.

Angelika Markul, diplômée de l’École nationale des Beaux-Arts de Paris, explore les questions des origines et de la fin à travers son film Marella. Celui-ci présente, d’un point de vue vertigineux du ciel, des terres arides, un paysage côtier bordé par une plage de sable et un océan aux vagues tourbillonnantes d’écume. Des gros plans sur des empreintes de membres d’animaux datant du Crétacé inférieur (100,5 millions à 145 millions d’années) sont également capturés. Cette œuvre nous pousse à réfléchir à nos origines et à notre existence.

En plus de la sélection riche des œuvres présentées, ce qui rend Artocène intéressant et charmant, ce sont les promenades qu’il propose le long de l’Arve et à travers les rues piétonnes de Chamonix. C’est l’occasion de découvrir les sommets enneigés d’un côté et le parcours d’art contemporain composé de huit lieux disséminés dans la ville. À l’Hôtel Les Gourmets, on peut découvrir, dans une pièce abritée, une vidéo de Capucine Vever. Lauréate du Prix Art et Environnement de l’association Art of Change en 2021, l’artiste suggère, plus qu’elle ne montre, le va-et-vient incessant d’immenses porte-conteneurs filmés depuis le sémaphore du Créac’h sur l’île d’Ouessant. Ces “gracieux” ballets représentent pourtant les effets néfastes d’une mondialisation effrénée qui ruine progressivement les écosystèmes marins.

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