Pio Marmaï, Noémie Merlant et Jonathan Cohen dans « Une année difficile »
Pio Marmaï, Noémie Merlant et Jonathan Cohen dans « Une année difficile »- Copyright Carole Bethuel - 2022 Quad Films – Ten Cinéma – Gaumont – TF1 Films Production

« Une année difficile », la valse du duo Toledano/Nakache, entre fin du monde et fin du mois

Rire de tout et avec tout le monde ? C'est le pari d'Eric Toledano et Olivier Nakache, le duo phare du cinéma français, qui font leur retour mercredi dans les salles, avec une satire sociale sur fond de surconsommation et d'apocalypse climatique.

Quatre ans après Hors normes (plus de deux millions d’entrées), les deux comparses s’apprêtent à retrouver le chemin des salles obscures, qu’ils avaient délaissées ces dernières années pour En thérapie, leur série à succès.

Une année difficile, leur huitième long-métrage, s’inscrit dans l’ADN de leur filmographie : traiter de sujets sociétaux de façon légère, souvent drôle, jamais plombante.

L’histoire ? Le face-à-face entre deux mondes : d’un côté, des militants luttant contre le réchauffement climatique et, de l’autre, deux pieds nickelés habitués des crédits à la consommation.

« On a eu envie de plonger dans ces deux mondes qui aujourd’hui se font face, mais dont on pense qu’ils ne sont pas si éloignés l’un de l’autre », explique Eric Toledano à l’AFP.

« Aujourd’hui, il y a des gens qui sont dans une telle précarité qu’ils n’ont pas la possibilité de voir plus loin que la fin du mois, alors qu’il faut peut-être un certain confort, une certaine éducation pour pouvoir envisager justement un avenir commun et réaliser les problèmes de la planète », complète Olivier Nakache.

“Danser tous ensemble”

Surtout, insiste Eric Toledano, « le film raconte qu’à un moment, on va devoir danser tous ensemble, qu’il n’y a pas d’autre choix ». Cette idée de la danse, du mouvement, est omniprésente dans le film. Son fil conducteur : la chanson La Valse à mille temps de Jacques Brel.

Sur la forme, les deux hommes assument un parti pris. Celui de la satire. Quitte à vexer les militants écolos, dont certains ont d’ores et déjà critiqué le film.

« On a voulu faire une comédie à l’italienne, avec des personnages “cracras”, des magouilleurs, des losers. Ca ne veut pas dire qu’ils ne sont pas attachants, même si ce n’est pas le premier sentiment qui vient à l’esprit quand on les voit », plaisante Eric Toledano.

« On les aime malgré leurs défauts, on épouse même leurs failles et leurs mauvais penchants », nuance Olivier Nakache.

Dans la peau des « magouilleurs », un duo qui fonctionne à merveille : Pio Marmaï (Les Trois Mousquetaires, Yannick…) et Jonathan Cohen (La Flamme…). Avec eux, le spectateur passe du rire aux larmes, sans transition.

« Quand on travaille sur un film, il y a bien sûr le sujet, les thèmes, mais aussi les envies d’acteurs. Là, on avait très envie de travailler avec Pio, qu’on avait rencontré dans En Thérapie », indique Eric Toledano.

Dans les habits de la militante écolo “Cactus”, l’actrice que tout le monde s’arrache : Noémie Merlant.

« Ils sont exactement comme on les imagine », confie à l’AFP celle pour qui jouer sous la direction du duo à l’origine d’Intouchables (2011) a été « une expérience formidable ».

Habitués à remplir les salles en France comme à l’étranger, au point d’être considérés comme des ambassadeurs du cinéma hexagonal, les deux cinéastes assurent que, pour eux, « chaque film est une remise en question ».

« Le film d’avant ne vous garantit pas le succès futur et ne vous immunise pas contre de futures mauvaises réactions », remarque Éric Toledano.

« Si crainte il y a, elle est ni bloquante, ni paralysante », ajoute Olivier Nakache. « Mais c’est vrai qu’il y a toujours une crainte quand on fait un film… il y a forcément des attentes, de la pression. D’une certaine façon, c’est aussi très sain ».

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