Vue aérienne de Bourges - BearFotos / Shutterstock
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Le “petit poucet” Bourges nommé capitale européenne de la culture 2028

La nomination de Bourges, désignée mercredi pour être capitale européenne de la culture en 2028, a créé la surprise: parmi les quatre villes françaises en lice, la plus petite d'entre elles s'est imposée.

“Dans cette candidature, nous étions quelque part le petit poucet face à des métropoles, nous avons essayé de proposer une autre vision et un autre moyen de vivre notre capitale européenne de la culture”, a déclaré le maire de la ville Yann Galut (PS), mettant en avant une “candidature de la sobriété”.

“C’est un immense honneur”, a-t-il réagi à l’annonce du résultat, après une explosion de cris de joie qui a résonné au ministère de la Culture qui accueillait l’évènement.

“La belle endormie est réveillée !”, a mentionné le communiqué de presse de la ville, qui invitait ses habitants à célébrer la nouvelle dès mercredi soir à la mairie.

Candidat malheureux, Rouen a affirmé dans un communiqué que “la dynamique [allait] se poursuivre” malgré la défaite.

Déposée en décembre 2022, la candidature de Bourges devait faire le poids face à celles de Clermont-Ferrand, Montpellier et Rouen. La France, désignée pour accueillir l’une des capitales européennes en 2028, a sélectionné deux des douze membres du jury qui ont départagé les dossiers.

Bourges partagera ce titre avec d’autres localités : Ceské Budejovice en République Tchèque et Skopje en Macédoine du nord. Depuis 2021, le label “Capitale européenne de la culture” peut en effet être attribué à une ville d’un pays candidat à l’UE, en plus de deux communes des Etats membres.

Une “ville en difficulté”

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a salué cette victoire, qui devrait “mettre en lumière une ville de taille moyenne avec de grandes ambitions” et de “revivifier le tissu local”.

Avec ses 64 000 habitants, Bourges a fait campagne comme porte-drapeau des villes moyennes. Son maire, Yann Galut, assume d’ailleurs le statut de “ville en difficulté” : le taux de chômage y est plus élevé que la moyenne nationale et Bourges enregistre une diminution du nombre de ses habitants depuis 1980.

La ville, qui entend créer une Cité européenne des artistes et des auteurs, peut déjà miser sur le succès du Printemps, célébré chaque année en avril et prévoit pour 2028 la tenue d’un “Printemps européen de Bourges”.

Elle table sur “un incroyable levier d’attractivité et de notoriété” grâce à ce label, a souligné le maire.

En 2013, Marseille avait ainsi accueilli 11 millions de visiteurs, pour un budget global de plus d’un milliard d’euros et des retombées estimées à 500 millions d’euros.

Bourges, dont la gare n’est pas desservie par le TGV, mise sur le ferroviaire comme mode de transport : son maire espère ainsi que “les millions de personnes qui viendront privilégieront le train”.

La présidente du jury chargée de départager les candidatures, Rossella Tarantino, a salué “le fait que les villes sélectionnées [aient] pris très au sérieux les enjeux de changement climatique”.

Lancé en 1985 sous l’impulsion de la France et de la Grèce, le dispositif de capitale européenne de la culture a pour ambition de stimuler le tourisme culturel, avec l’organisation d’expositions, festivals, voire la construction de musées. Bourges succédera à Paris en 1989, Avignon en 2000, Lille en 2004 et Marseille en 2013.

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