Marie-Paule Belle en 2019
Marie-Paule Belle au piano en 2019 - Capture d'écran Youtube

Pour son jubilé, la tendre et truculente Marie Paule Belle retrouve la scène

Avec trois ans de retard dû à la crise sanitaire, Marie Paule Belle fête ses cinquante ans de carrière avec un nouvel album seule au piano et une série de récitals intimistes en janvier à Paris, prélude à une tournée en régions.

“Je ne me suis pas rendue compte que je chante depuis si longtemps… C’est une vraie surprise ! “, assure à l’AFP la chanteuse au répertoire ciselé, tour à tour grave et truculent, avec des textes parfois loufoques sur des mélodies inspirées du classique, à l’instar de son grand succès de 1976, La Parisienne.

Récompensée par un Disque d’or et co-écrite avec la romancière Françoise Mallet-Joris, sa compagne disparue en 2016, cette chanson lui a ouvert les hit-parades et la reconnaissance populaire : “Je ne suis pas parisienne/Ça me gêne, ça me gêne/Je ne suis pas dans le vent/C’est navrant, c’est navrant… “.

“J’ai l’impression d’être un dinosaure car je travaille de façon artisanale… Je me sens décalée, dans aucune case ni aucun format”, ajoute Marie Paule Belle, bientôt 78 ans.

Celle qui a débuté en 1970 à L’Écluse et à L’Echelle de Jacob, mythiques cabarets parisiens disparus, où elle croisa Barbara, Brel ou Ferré, a été révélée quatre ans plus tôt en remportant un concours à la radio, après avoir commencé le piano dès l’âge de trois ans.

Pour faire plaisir à ses parents, Marie Paule Belle termine des études de psychologie et se retrouve dans un service de ressources humaines : “J’étais très bien payée. Je suis arrivée à 9 heures du matin. J’en suis ressortie à midi pour ne plus y revenir ! Le soir même, je chantais à L’Echelle de Jacob pour 8,50 francs !”.

Comme un jeu d’enfant

“Je n’ai pas fait le conservatoire. Je lis très mal une partition. Je sais écrire une mélodie, mais à l’oreille”, confie-t-elle. “J’ai eu la chance de faire carrière comme si je poursuivais mon jeu d’enfant, avec une forme d’innocence et le plaisir intact”.

Depuis ses débuts, Marie Paule Belle met en musique les textes de paroliers fidèles dont son ami d’enfance Michel Grisolia, Françoise Mallet-Joris ou Serge Lama. Elle dit se faire violence en prenant parfois elle-même la plume sur quelques titres, assurant qu’elle a longtemps douté en trouvant ses mots “banals et pas assez littéraires”.

Son dernier album, Un soir entre mille réunit quinze inédits, souvent autobiographiques, drôles ou sentimentaux. Pour la première fois, elle raconte en chanson sa rencontre avec Françoise Mallet-Joris : “Dans nos verres de vin/Gevrey-Chambertin nous faisait tanguer, ça c’est certain/Ta voix, ton mystère m’envoûtait vraiment/Tremblement de terre et chamboulement… “.

Dans la veine qui l’a rendue populaire, Marie Paule Belle disserte sur le sport : “Quand j’vois Alice, j’fais du tennis/Avec Elton du badminton/Quand j’vois Chantal je fais du ch’val/Avec Ludo, j’fais du judo et avec Paul, des cabrioles… “.

“J’aime que les gens se marrent avec mes chansons. Quel cadeau de déclencher des sourires !”, estime la chanteuse, passant du rire aux larmes avec son grand ami Serge Lama dont elle a fait les premières parties. Pour ce nouvel album, il lui a écrit les paroles de L’Ombre de son chien, titre poignant sur la solitude et les animaux de compagnie.

“Je dois tant à Serge Lama, mon pygmalion. Une forme d’amitié amoureuse nous lie. On rit tellement ensemble !”, confie-t-elle, “excitée comme une puce” à l’idée de retrouver la scène. “Comme la première fois”.

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