Image extraite de « The Romeo » à sa création à la Schauspielhaus Zürich
Image extraite de « The Romeo » à sa création à la Schauspielhaus Zürich - Capture d'écran Art Happens

A Avignon, le chorégraphe Trajal Harrell s’empare du mythe de Roméo

Le chorégraphe et danseur Trajal Harrell investit pour la première fois la cour d'honneur du Palais des papes au Festival d'Avignon, avec un spectacle explorant le personnage mythique de Roméo.

Sur l’immense plateau, pendant cinq soirs, treize danseurs, dont Trajal Harrell, directeur du Schauspielhaus Zurich Dance Ensemble depuis 2019, figurent un Roméo aux multiples identités, issu de “différentes origines et différentes cultures”, indique à l’AFP le chorégraphe de 50 ans, invité par le nouveau directeur du festival Tiago Rodrigues.

Passant sous un treillis qui fait penser à l’univers du jardin, mais aussi à certains défilés de mode, les danseurs apparaissent parfois seuls, puis en paires, à quatre ou tous ensemble, parés de costumes insolites et exubérants.

Petits pas, lents mouvements ondulatoires, rondes qui invitent au rêve, ils défilent également jusqu’à l’extrémité du plateau.

Dans son travail, le chorégraphe nord-américain s’inspire depuis près de 25 ans du voguing (mouvements imitant les défilés de mode, phénomène né à New-York dans les années 1970 au sein de la communauté LGBT afro-américaine), entre autres recherches.

Les Gymnopédies du compositeur Erik Satie, des bruits de pluie et d’orage ou encore un tube de Paul Simon et Art Garfunkel accompagnent les danseurs qui finissent tous tragiquement, lâchant leurs étoffes flamboyantes pour le noir. Trajal Harrell a ici choisi de ne pas évoquer Juliette.

Le chorégraphe, qui travaille aussi sur la danse post-moderne et la danse japonaise butoh, a l’habitude de montrer des performances dans des lieux dédiés aux arts visuels, comme au Museum of Modern Art (MoMA) à New-York ou à la Fondation Cartier pour l’art contemporain à Paris.

“J’essaie de faire quelque chose qui donne le sentiment aux spectateurs que cela leur appartient”, souligne-t-il. Il ajoute rechercher “le sentiment de faire communauté” : “qu’il y ait la sensation, dans le public, d’être tous ensemble, que nous sommes les témoins de quelque chose qui se passe seulement maintenant. C’est ça le théâtre.”

A l’issue du spectacle, toute la compagnie était descendue de scène pour saluer les spectateurs, dont une petite partie s’est levée pour une ovation debout, tandis qu’on pouvait percevoir quelques sifflements.

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